Façades cimentées et murs en pierre-mortier de terre-chaux, mars 2012
Comme indiqué précédemment les façades ainsi que certaines parties intérieures de la maison ont été entièrement recouvertes de ciment. Le mortier et les pierres visibles à l’intérieur sont très humides (l’eau perle par endroit). Il s’agit d’éliminer par piquetage le ciment afin de laisser la maison « respirer » et permettre de voir l’état des murs.
Décision est prise au mois de mars de procéder à l’élimination du ciment.
Durée de temps de travail: 1 semaine à 3, matériel burin pneumatique pour le plus gros et finition à la main au burin et masse.
Résultat:
– La maison a retrouvé un peu de son lustre d’antant mais nécessite un important ragrégage. En effet, le ciment, par les poches d’humidité qu’il crée, a « attaqué » le mortier d’origine (évidemment, le travail de nettoyage du ciment et le sablage ont participé aussi à ce résultat).
– Il reste du ciment sur les pierres (vraiment très difficile de le faire partir sur la pierre!). Il est nécessaire de procéder à un sablage du tout (50 sacs de sablage) et 3 jours de travail en plus.
Après déjà un mois, c’est très encourageant, la maison est presque entièrement sèche à l’intérieur! Il reste, cependant, encore quelques petites traces d’humidité à l’intérieur mais très localisées (sur le mur nord en partie enterré, contre la pente). Cela devrait s’arranger dans les semaines qui suivent.
Bilan et suite des travaux, avril 2012
Solutions à apporter:
Après ces premières interventions (ciment déposé, mur propre, mur à enduire, mur intérieur cassé), il s’agit d’identifier les solutions à mettre en oeuvre en fonction des besoins du bâtiment:
1) Ragrégage, enduits extérieurs.
2) Il sera nécessaire de mettre en place un drainage extérieur si l’on veut ne pas avoir des problèmes d’humidité à l’intérieur.
3) Il y a une différence de niveau importante entre la « cuisine » et l’étable. De plus, la pente dans l’étable est importante, la hauteur sous-plafond contre le mur nord est +- 1m50. Il devra être procédé à une excavation et déposer les dalles de pierres (dans la partie cuisine) afin de faire une mise à niveau de la pièce avec une hauteur sous plafond suffisante pour inclure la réalisation d’une dalle.
4) La cheminée ne fonctionne pas bien (c’est le cas dans la plupart des Baïte). Le foyer actuel devra être enlevé.
L’évier n’est pas à la bonne place et devra être enlevé. De plus, il faut amener l’électricité et faire les travaux d’aménagements sanitaires.
En ce qui concerne l’extérieur:
- Le réagréage, les enduits: il est décidé d’engager ces travaux sur la base des tests réalisés l’année précédente, tests qui ont montré leurs qualités et résistance face à un hiver particulièrement dur. Les enduits se rapprocheront le plus possible des enduits d’origine, soit mortier de terre avec agrégats divers (trouvée sur place) et chaux produite aussi sur place (le four existe encore, il est à quelques centaines de mettre de la Baïta au bord de la rivière). L’enduit sera réalisé en 3 couches. A chaque étape de pose, le mur est largement humidifé. Soit:
1) Un « gobetis » qui compte tenu des vides et des creux intersticiels importants, est posé en épaisseur déjà importante. Il est composé de 4 kg de chaux aérienne CL90 + 25 kg de sable tamisé 0-4 + terre du jardin 5 kg + eau. Une remarque sur cette formulation et la terre: la formulation donnée ici ne peut être appliquée ailleurs (chaque terre étant différente et nécessitant des tests préalables: quantité d’argile?, agrégats? etc…). La terre de Nembro prise à une profondeur de +- 80 centimètres est faite d’une répartition très homogène d’agrégats, des fines jusqu’à des cailloux de 4-6 cm, elle ressemble dans sa structure à une terre à pisé. Après test, elle contient une proportion d’environ 20% d’argile et doit donc être « amendée » avec une argile (+-10%) que nous prenons en carrière. De plus, elle est tamisée.
Le mur devra être réagréger à l’aide de cailloux pour « solidifier » la structure générale. C’est le travail le plus lourd de la réfection de ces enduits, en effet, chaque interstice nécessite de trouver le(s) bon(s) cailloux, la pose du gobetis (comme l’on souhaite conserver les pierres « vues ») est délicat, par endroit, il est « injecté » jusqu’à 4-5 kg de matière en une fois (mélange cailloux et enduit): chaque m2 demande 4 heures de travail soutenu à 2 personnes pour: la fabrication de l’enduit, son « repos », la mise en place des cailloux, la pose de l’enduit, son « serrage » après une première prise et son « nettoyage » à la brosse.
2) Un enduit de corps composé de 2 kg de chaux aérienne Cl90 + 25 kg de sable 0-3 + 5 kg de terre du jardin (idem précédente mais tamisée plus fine) + eau. Chaque m2 demande 1 heure de travail par personne (certaines zones sont plus délicates et nécessite plus de temps, par exemple, sous-pentes, sous-toit). Le process de pose de l’enduit est le même mais il n’y a plus de cailloux à « encastrer »… Ouf!
3) L’enduit final se fera courant 2013. En effet, le temps dont nous disposons cette année 2012 sera trop court. En effet, les différents travaux de gros-oeuvre à faire, ne permettent pas de le faire.
Seul un test pour voir la résistance à l’hiver sera posé.
Affaire à suivre, donc, en 2013!
Le travail des enfants réhabilité …
Enduits intérieurs
Nous décidons de faire quelques tests pour la pose des futurs enduits intérieurs terre. Nous testons avec différents matériaux trouvés sur place. En particulier, le crottin d’âne (la région pratique encore son élevage) en mélange avec la terre du jardin additionnée de sable. La chose s’avère très concluante. Il faut faire des tests afin de trouver le mélange idéal. On les fera cet hiver. Nous souhaitons faire l’ensemble de ces enduits avec les matériaux trouvés sur place d’où cette approche.
Reste la question de l’isolation en 1ère couche. La question reste ouverte.