La Baïta de Nembro: situation trouvée et choix de réhabilitation

La Baita ?

   La Baita est un terme italien qui désigne une petite maison d’alpage dans la région du Tessin et des Alpes italiennes.

     Elle est généralement construite en pierre avec mortier de terre-sable et chaux. Le toit est couvert de dalles de pierre, connues sous le nom piodi.

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Les baïte sont partie intégrante du paysage dans le nord du Piémont.

     Au pied du Parc Naturel Européen de l’Alpe Veglia, de nombreuses baïte sont à l’abandon ou sont encore rénovées avec des moyens catastrophiques qui ne tiennent pas compte de leur intelligence constructive d’origine. En effet, ces constructions étaient faites avec les matériaux trouvés sur place (pierres, terre, sable, chaux fabriquée à quelques mètres de la construction). Ce sont des édifices qui nécessitent d’être réhabilités avec les mêmes matières sinon ils se fragilisent et ce, malgré la qualité de leur matériaux. Par exemple, le ciment, largement utilisé aujourd’hui pour « refaire » les enduits, empêche le bâtiment de respirer et l’étouffe littéralement accélérant le processus de dégradation interne des murs. Si l’on veut sauver ce patrimoine, on doit considérer les Baïte comme des « organismes » vivants et prendre en compte leurs besoins. Les Baïte participent d’un éco-système au même titre que la flore, les animaux ou encore les hommes qui y vivent et pour certains y travaillent encore. Elles sont une extension protectrice du corps humain, au sens, où elle le protègent comme une « peau » des éléments naturels extérieurs (froid, vent, pluie, neige) tout en s’intégrant dans leur cadre naturel.

Les baite sont souvent regroupées dans les alpages où elles sont occupées de façon saisonnière par les éleveurs qui gardent des bovins, des chèvres ou des moutons, au cours de la transhumance d’été.

En général, une baïta comprend deux pièces en bas et une grange à l’étage. La pièce principale possède un foyer. Au fond de cette pièce, une petite remise servait d’entrepôt pour le fromage.

A côté de cette pièce, séparée par un mur, il y a l’étable pouvant abriter trois ou quatre vaches.  La grange sert aussi de chambre à coucher.

Lors des transhumances, la Baïta de Nembro était occupée d’avril à début juillet.. La famille et l’ensemble des animaux montaient ensuite, à l’alpage de l’Alpe Veglia pour la période d’été. Début septembre, l’on redescendait à la Baïta de Nembro jusqu’à fin octobre.

Localisation de la Baïta de Nembro

     La baita de Nembro est située près du village de San Domenico, dans la province de Novara sur la Commune de Varzo, dans les Alpes italiennes du Piémont, proche de la frontière suisse.

     La baita appartient au hameau de « Nembro », situé en bordure du parc naturel, Alpe Veglia (http://www.parcovegliadevero.it), dans une zone dite «semi protégée».

     Le parc naturel, Alpe Veglia fait partie du Réseau Alpin des Espaces Protégés-ALPARC (http://fr.alparc.org). L’accès est possible par la route.

 

Préambule patrimonial à la réhabilitation de la Baïta

Après réflexion et consultation d’un ami architecte, il est décidé d’intervenir le moins possible sur la façade afin de conserver l’esthétique première du bâtiment (l’on ne va pas « ouvrir » la façade en créant des fenêtres par exemple).

 

Etat du bâtiment en 2011

La baïta en 2011 ...

La baïta en 2011 …
Les traces de remontées capillaires sont bien visibles.

      La maison date de 1659. En 1966, des travaux ont été entrepris. La façade extérieure a été cimentée, le plafond de la cuisine boisé, la poutre intérieure de la grange sciée, et le sol de la cuisine abaissé. Une conduite d’eau, reliée à la source du voisin, a été tirée en 1985. Une conduite d’électricité s’arrête proche de la maison. Le bâtiment présente des murs sains, avec quelques traces d’humidité sur son mur intérieur nord. L’humidité interne est dû à la mauvaise « respiration » du bâtiment en raison du ciment qui recouvre les murs extérieurs. Le toit recouvert de pierres est en bon état.

     Le projet de réhabilitation éco-responsable a vu le jour et suppose de refuser les offres «classiques» de rénovation contemporaine (ciment, béton, enduits synthétiques, etc).

     Nous sommes soucieux de conserver l’intelligence originelle de la construction et des matériaux propres à la Baita. Nous sommes convaincus qu’une réhabilitation s’appuyant sur les savoirs-faire ancestraux (utilisation des matières premières trouvées sur place, terre, sable, bois, paille, etc)  est la solution qui respecte au mieux ce patrimoine humain et historique.